Le bocal et les cailloux

par | Sep 22, 2020 | 0 commentaires

Un jour un vieux professeur remplit de sagesse proposa une expérience à ses élèves.
De sous la table qui le séparait de ses élèves, le vieux professeur sortit un bocal en verre qu’il posa devant lui. Il sortit ensuite de sous la table une douzaine de gros cailloux, qu’il glissa délicatement dans le bocal.
Lorsque le bocal fut rempli à ras bord, le vieux professeur leva lentement les yeux vers ses élèves et leur demanda :
– Est-ce que le bocal est plein ?
Tous répondirent en cœur : « oui ».
– Bien, nous allons voir, répondit calmement le vieux professeur.
Alors, il se pencha de nouveau et sortit de sous la table, un récipient rempli de gravier. Avec minutie, il le versa sur les gros cailloux et remua le bocal. Les graviers s’infiltrèrent entre les gros cailloux… jusqu’au fond du bocal.
Le vieux professeur leva à nouveau les yeux vers ses élèves et demanda à nouveau :
– Est-ce que le bocal est plein ?
L’un des élèves répondit : « probablement pas ! ».
« Bien » dit le professeur.
Il se pencha une fois encore et sortit un sac de sable. Brassant légèrement le bocal, le sable alla remplir les interstices entre les cailloux et le gravier.
Encore une fois, le vieux professeur demanda à ses élèves médusés :
– Est-ce que le bocal est plein ?
Cette fois, sans hésiter, les élèves répondirent « Non ! ». « Bien » dit le vieux professeur.
Il prit alors un pichet d’eau qui se trouvait sur la table et remplit le bocal jusqu’à ras bord.
Le vieux professeur demanda finalement :
– Quelle grande vérité nous démontre cette expérience ?
Un des élèves répondit :
– Cela démontre que, même lorsqu’on croit que notre agenda est complètement rempli, si on veut vraiment, on peut y ajouter plus de rendez-vous, plus de chose à faire.
– Non, dit le vieux professeur, la grande vérité que démontre cette expérience, c’est que si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le bocal, on ne parviendra jamais à tous les faire entrer.
Il y eut un profond silence, chacun prenant conscience de l’évidence de ces propos.
Le vieux professeur conclut :
– Quels sont les gros cailloux dans votre vie ? Votre santé ? Votre famille ? Vos ami(e)s ? Réaliser vos rêves ? Faire ce que vous aimez ? Apprendre ? Défendre une cause ? Vous relaxer ? Prendre le temps ? Autre chose ?
D’un geste amical de la main, le vieux professeur salua ses élèves un pas un, puis, lentement, quitta la salle.

Cette histoire populaire se retrouve par exemple dans l’ouvrage de Stephen Covay : Priorité aux priorités.

Commentaires

Dans la vie, il faut faire des choix et prendre des décisions, notamment pour répondre à la question : quelles sont nos priorités (Allen 2015, Covey 1995)? Sans distinguer l’important du futile, on risque de passer à côté de ce qui est réellement important. À remplir la vie de peccadilles, on n’aura plus suffisamment de temps à consacrer aux éléments importants de la vie : ses objectifs et sa vocation.

Deux autres éléments pourraient venir compléter ce message central :

1. Selon Eckhart Tolle, dans Nouvelle terre, la notion de succès n’est qu’une illusion de l’ego : « Réussir dans un domaine quelconque n’a de sens que si des milliers ou des millions de gens ne réussissent pas. Il faut donc que d’autres êtres humains échouent pour que votre vie ait un sens » (2018 : 261). Eckhart Tolle ajoute : « […] Vous ne pouvez pas devenir quelqu’un qui réussit, vous pouvez seulement être quelqu’un qui réussit. […] C’est un moment où vous sentez de la qualité dans ce que vous faites, même dans le geste le plus banal. La qualité exige soin et attention, éléments qui viennent avec la conscience. La qualité exige votre Présence » (2018 : 268).

2. La nature des priorités est elle-même déterminante : « La plupart des malheurs de l’humanité viennent du fait que bien des hommes, surtout ceux qui exercent le pouvoir et possèdent la richesse, ne se sont jamais interrogés sur la signification de leur existence. Ils vivent suivant la pente de leurs pulsions et de leurs besoins matériels » (Lenoir 2012 : 49). Celui qui recherche la notoriété (l’ego), l’argent et la réussite sociale risque donc fort de passer à côté de son réel épanouissement :

Notre société nous apprend la persévérance, et les techniques pour survivre aux tempêtes, mais personne ne nous enseigne à trouver des repères. L’ambition, la réussite financière et sociale, tout cela n’est rien de plus que des dunes qui peuvent être balayées en un instant lorsque la tempête de l’échec, de la dépression, de la solitude ou de la maladie souffle sans prévenir. […] L’argent, le mariage, les fréquentations sociales, la santé, sont souvent perçus comme des finalités, alors que ce ne sont que des objectifs intermédiaires. (Chauvat 2020 : 26-28)

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