De la zone d’autonomie à la zone de contrainte
Il existe trois types d’événements ou aléas privés ou professionnels, qui appellent des actions différentes.

– Zone de contrainte : les événements sur lesquels nous avons aucune emprise et pour lesquels toute résistance serait vaine. Le meilleur exemple est la météo, mais c’est vrai aussi d’une crise économique, d’une crise sanitaire (COVID-19), d’une nouvelle réglementation… :
– Les conditions météorologiques : « La pluie n’est qu’une manifestation normal de la nature. Ta déception à cause du pique-nique gâché et ta joie au retour du soleil sont toutes deux le fruit de tes pensées. […] Tes humeurs prennent leur source dans ton esprit et non pas dans les autres les gens ou dans l’environnement » (Millman 1998 : 73) ;
– « Faire miauler un chien, faire aboyer un chat » ;
– « Tirer sur la queue des radis pour qu’ils poussent plus vite » ;
– « Si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera toute sa vie à croire qu’il est stupide » (Albert Einstein) ;
– « Ne perdez pas votre temps à frapper sur un mur dans l’espoir de le transformer en une porte » (Coco Chanel)
– « Notre corps, […] la richesse, la célébrité, le pouvoir ; en un mot, toutes les œuvres qui ne nous appartiennent pas » (Épictète, Manuel, I, p. 183).
Leur résister est inutile, génère du stress et dépense de l’énergie inutilement : il faut dans ce cas accueillir et privilégier le lâcher-prise (stoïcisme). Et ces événements possèdent toujours une part d’opportunité (Schuller 1983). Stephen R. Covey pointe ce type de fonctionnement : « Dans les situations d’interdépendance, de nombreux facteurs appartiennent à votre cercle de préoccupations (problèmes, désagréments, comportement d’autrui…). Si vous dépensez votre énergie pour modifier ces facteurs, qui ne dépendent pas de vous, vous ne déclencherez que peu de résultats positifs » (2005 : 333).
– Zone d’influence : les événements sur lesquels nous avons une emprise modérée. L’action se situe au niveau des leviers d’influence et de persuasion, sur les réseaux professionnel, politique (lobby), et sur l’ensemble des parties prenantes. On y retrouve trois des 7 habitudes de S. Covey (2005) : penser gagnant-gagnant, chercher à comprendre et rechercher les synergies. L’erreur fréquente est de confondre cette zone avec la zone de contrainte, avec des propos du type « Je ne peux rien y faire ». Si c’est exact d’une action directe, une action indirecte et proactive peut souvent être envisagée.
S. Covey (2005 : 120) propose d’ailleurs d’agir pour élargir la zone d’influence, réduisant d’autant la zone de contrainte.
– Zone d’autonomie : les événements sur lesquels nous avons une réelle emprise. Sur bien des événements, nous pouvons agir directement. On y retrouve quatre des sept habitudes de S. Covey (2005) : proactivité, se fixer des objectifs, prioriser et développer ses facultés. Pour la deuxième habitude se pose par exemple deux questions : comment prioriser les actions (matrice d’Eisenhower) ? ; comment s’assurer de ne rien oublier et de ne pas procrastiner (GTD) ?
Ces 3 zones, sans y être opposées, ne sont pas à confondre avec la zone de confort, zone de la sécurité et de l’apathie…
En résumé, il est important de porter un regard juste sur l’événement (classer selon les 3 zones), et seulement alors de chercher les actions appropriées. La distinction n’est pas toujours simple et Marc Aurèle aurait dit « Mon Dieu, donne moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d’accepter celles que je ne peux pas changer, et la sagesse de distinguer entre les deux » :
Zone de contrainte | accueillir, lâcher prise, chercher des opportunités, être créatif (vs résister) |
Zone d’influence | écouter, activer les réseaux, chercher des alliances et des synergies (vs pessimisme) |
Zone d’autonomie |
être proactif, se fixer des objectifs et prioriser (vs procrastiner)
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