La poule aux œufs d’or
« Un pauvre paysan découvre un jour que sa poule a pondu un œuf en or. Au début, il pense que c’est une plaisanterie. Mais alors qu’il s’apprête à jeter l’œuf, il se ravise et l’emporte pour le faire évaluer.
L’œuf est en or pur ! Le paysan n’en croit pas ses oreilles. Et il est encore plus émerveillé le lendemain lorsqu’il trouve un deuxième œuf en or. Tous les jours, il se lève et trouve un autre œuf en or. Il devient extrêmement riche et se félicite de sa bonne fortune.
Mais, le temps passant, il devient avide et impatient. Incapable d’attendre jour après jour que la poule ponde un œuf en or, le paysan décide de tuer la poule et de tous les obtenir. Mais, quand il ouvre la poule, elle est vide. Il n’y a pas d’œuf en or – et plus moyen d’en obtenir. Le paysan a détruit la poule qui les produisait. »
(Covey 2005 : 78-79)
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Cette fable, qui remonte à Ésope, fabuliste grec de l’Antiquité (env. 620-564 av. J.-C.), repris notamment par Jean de La Fontaine, auteur français (1621-1695), a traversé les siècles sans prendre une ride.
S. Covey, dans son ouvrage Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent, reprend cette histoire pour introduire la définition de l’efficacité :
L’efficacité réelle réside dans le maintien de cet équilibre, le ratio P/CP où P désigne la production, les œufs d’or, et CP la capacité de production, le bien qui produit les œufs d’or, la poule. (Covey 2005 : 79)

Cet équilibre entre production (P) et capacité de production (CP) peut être appliqué à de multiples domaines, parmi lesquels :
– Dans le domaine matériel : « Dans notre désir de bénéfices rapides, nous gâchons souvent des biens physiques précieux : voitures, ordinateurs, le lave-linge, voire notre corps et notre environnement » (2005 : 80), en lieu et place d’en prendre soin, de les entretenir. Ainsi en va-t-il de l’argent, que l’on ne fait pas fructifier, et du burnout.
– Dans le domaine financier : « Combien de fois a-t-on déjà confondu capital et intérêt ? » (2005 : 81). Plus encore, « notre bien financier le plus important, c’est notre capacité à gagner de l’argent. En n’investissant pas dans le perfectionnement de notre capacité de production, nous limitons gravement nos choix » (2005 : 81). Ainsi en va-t-il de l’importance du « longlife learning », mais cela est vrai aussi de la « culture de la carte de crédit » (2005 : 13), qui conduit à travailler pour l’argent plutôt qu’à faire travailler l’argent pour soi (Kiyosaki 2017).
– Dans le domaine humain (santé, famille, amis…) : « Dans le domaine humain, l’équilibre P/CP est toujours essentiel, voire plus important, puisque ce sont les hommes qui détiennent les biens matériels et financiers » (2005 : 81).
On retrouve sans surprise les deux leçons d’Ésope et de La Fontaine : apprécier ce que l’on a d’une part, au lieu de désirer toujours plus ; éviter la convoitise et la cupidité insatiable d’autre part, car « l’avarice perd tout en voulant tout gagner ».
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