La grenouille qui fit la sourde oreille

par | Fév 14, 2021 | 0 commentaires

Il était une fois… une joyeuse bande de grenouilles qui décida d’organiser une course, avec, pour enjeu, d’atteindre le sommet d’une grande tour.

Dès que la nouvelle se répandit dans le marécage, nombre de grenouilles curieuses se rassemblèrent pour les admirer.
Pleines de courage et de motivation, les trépidantes concurrentes se lancèrent à l’assaut de la tour. Mais très vite, les spectatrices se mirent à faire des commentaires décourageants. Des voix commencèrent ainsi à s’élever :
– Elles n’y arriveront jamais ! C’est impossible.
– Si on pouvait le faire, cela se saurait.
– À quoi ça sert, une grenouille n’est pas faite pour grimper.
Peu à peu, certaines concurrentes succombèrent à la fatigue et s’avouèrent vaincues. Ainsi, une à une, peu à peu, toutes les grimpeuses se démotivèrent, et finirent par abandonner. Toutes, sauf une, qui persévérait…
Les commentaires s’amplifièrent, confortés par certaines candidates ayant abandonné :
– Elle n’y arrivera jamais, c’est trop dur.
– C’est ridicule, elle va se faire mal.
Pourtant, lentement, inlassablement, la petite grenouille grimpait, sans relâche, envers et contre tout, et au prix de formidables efforts… Et à la surprise générale, elle rejoignit le sommet.

Toutes les grenouilles se précipitèrent autour de la grenouille victorieuse pour la féliciter et savoir comment elle avait fait pour réaliser un tel exploit. L’une d’entre elles s’approcha pour lui demander son secret. C’est alors qu’on découvrit qu’elle était… sourde !

Auteur inconnu 

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Cette histoire enfantine illustre pourtant cinq faits quasi existentiels :

1. Toutes les grenouilles, à part la grenouille sourde, ont abandonné. C’est une parfaite illustration de l’effet pygmalion : le pouvoir des mots, entendus ou lus. Mieux vaut cultiver une parole impeccable.

2. L’effet pygmalion s’applique également à soi-même : ses propres paroles ou pensées peuvent avoir un impact négatif sur soi-même, à l’instar de la souris morte dans le pot de crème. Mieux vaut cultiver une pensée positive et rester optimiste.

3. Il y aura toujours des personnes négatives, des personnes pour insuffler le doute, la peur, la résignation… Mieux vaut s’entourer de personnes cultivant une pensée positive : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait » (Mark Twain).

4. Bien des personnes apparemment bienveillantes, et souvent souhaitant l’être, visent à dissuader en distillant des conseils quant à des chemins qu’elles n’ont pourtant elles-mêmes jamais empruntés. Mieux vaut faire ses propres expériences :

He spoke to his parents and friends about going to the peak. But they talked only about how difficult it was to reach the peak, and how comfortable it was to stay in the valley.
They all discouraged him from going where they themselves had never been.
[Il parla à ses parents et amis de son idée de se rendre au sommet. Mais ils ne lui parlèrent que des difficultés à atteindre le sommet, et du confort qu’il y avait à rester dans la vallée.
Tous le découragèrent d’aller là où ils n’avaient eux-mêmes jamais été]. (Johnson 2009 : 9)

5. À l’opposé de ce que le conte de la cruche fêlée nous apprend, les différences sont souvent stigmatisées et considérées comme un handicap. Et pourtant, soudainement, la surdité devient une force… Et il en va peut-être de même de la cécité : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux » (Antoine de Saint-Exupéry).

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