Le jour où j’ai appris à vivre

par | Sep 30, 2021 | 0 commentaires

Références:

Gounelle, Laurent

Le jour où j’ai appris à vivre

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2014

Résumé

Jonathan, petit vendeur d’assurances, apprend par une voyante sa mort prochaine. Sa vie vacillant, il se met en quête de ce qui fait vraiment sens pour lui. Prenant congé, il se rend chez « Tatie Margie », grâce à laquelle il va découvrir peu à peu le vrai sens de la vie :

– Relativiser les événements et rechercher l’équanimité, par exemple en se demandant quel impact ces événements auront dans cinq ans. Ainsi, à l’occasion d’une panne de voiture, « Tatie Margie » lui demande : « Ne me dis pas, dit-elle, qu’un tas de ferraille a le pouvoir de te dicter ton humeur ? » (2014 : 60).
– Le retour aux choses simples : « La nature nous rend ce que la société nous a confisqué » (2014 :69) : apprécier une simple marche dans la forêt, apprécier un bon repas… Ainsi, on se déconnectant du numérique, on se reconnecte à soi-même.
– La recherche du bonheur à l’intérieur de soi : « […] La société crée en nous le manque […] : on est attirés par des plaisirs facilement accessibles et, sitôt consommés, que ce soient des plaisirs gustatifs, charnels, ou même tout simplement une soirée à zapper d’une chaîne à l’autre à la télé, on est après coup un peu déçus, n’est-ce pas ? On se sent même bizarrement frustrés que ce plaisir ne nous ait pas vraiment nourris » (2014 :69-71). Ainsi, « si tu offres à ton cerveau des sources de contentement surtout externes, il te poussera de plus en plus à l’extérieur de toi-même » (2014 :72).

« […] Quand on a dépassé la simple recherche de plaisirs, quand on a des actes et des paroles soufflés par notre conscience et pas seulement dictés par le désir d’en tirer un avantage personnel, on se sent portés par quelque chose… de plus grand que nous. » (2014 : 99)

Jonathan va alors reprendre sa vie d’avant, vendre des assurances, mais avec pour perspective professionnelle non plus d’amasser de l’argent, mais de rendre service, veillant à ce que ses clients soient convenablement couverts.
Parallèlement, convaincu que pour changer le monde, chacun doit faire des gestes, aussi modestes soient-ils, il va radicalement changer sur différents plans, cessant de se plaindre, de résister et d’être le jouet de son environnement (proactivité) :

– Depuis longtemps convaincu qu’un point de non-retour environnemental était atteint, il va néanmoins se concentrer sur ce sur quoi il peut modestement agir : « En fait… j’ai décidé de moins râler contre les maux de la société, mais de prendre juste ma part de responsabilité » (2014 : 191) Ainsi, sans devenir végétarien, il décide de réduire sa consommation de viande : il cesse l’agneau et le veau, car il ne veut plus manger « les enfants » et si « c’est peut-être normal de manger les animaux, […] j’aimerais qu’ils aient eu une vie d’abord » (2014 : 191).
– Persuadé que « le monde est la résultante de nos choix individuels » (2014 : 165), il se convertit à une forme d’altruisme original. Constant les travers liés à l’expression de compliments sincères, il trouve « une solution imparable : complimenter et disparaître » (2014 : 229). Parallèlement, il va aussi déployer un arsenal de gestes altruistes auprès de sa famille, du boulanger du quartier, de serveuses, d’inconnus…

Ce roman, volontairement décousu, personnifie une série des personnages secondaires, aux caractères complexes :

– Un petit blogueur, qui cherche à gagner de l’argent au travers du malheur d’inconnus. In filigrane, on y perçoit une critique acide des médias sociaux, dénonçant au passage une vie par procuration et un manque de recul face aux médias…
– L’ex-femme de Jonathan, aigrie par un sentiment de trahison et gérant son stress de mère célibataire par la consommation de chocolat.
– L’associé de Jonathan, personnage animé par une convoitise sans scrupule.
– Un boulanger de quartier, ruminant sur sa condition de veuf en charge de ses enfants, et incapable de prendre conscience que le monde dépend de la manière dont on le perçoit : « La vie se charge de transformer nos angoisses fantasmatiques en réalité. Les peureux se font tourmenter, les gens qui craignent de ne pas être à la hauteur échouent, ceux qui ont peur d’être rejetés finissent par l’être » (2014 : 81).

Finalement, ce roman est un hymne à la vie et à la mort : « Notre vie commence véritablement le jour où l’on prend conscience que l’on mourra un jour, et qu’on l’accepte pleinement » (2014 : 280). Et de conclure que vivre, c’est être « en phase avec les autres, en paix avec soi-même » (2014 : 269).

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