L’héritage

par | Oct 8, 2022 | 0 commentaires

« [Un homme du sud de l’Inde, âgé d’une soixantaine d’années] avait connu la dramatique partition de l’Inde, à l’âge de sept ans. Avec ses parents, il avait dû marcher des centaines de kilomètres, en emportant un minimum d’affaires, pour fuir cette région qui allait devenir le Pakistan, car lui et sa famille étaient hindous. Il commença à travailler à sept ans. À force de volonté et d’acharnement, il réussit à créer un jour sa propre entreprise et à la rendre prospère. Pourtant, il me confia qu’à sa mort toute sa fortune irait à des œuvres de charité et qu’il n’en léguerait rien à ses enfants. J’en fus surpris. “S’ils ont les mêmes compétences que moi, ils n’auront pas besoin de ma fortune”, m’expliqua-t-il, « ils se créeront la leur par leurs propres moyens. Et s’ils n’ont pas les mêmes capacités que moi, alors ma fortune ne pourra que leur nuire, puisqu’ils n’auront pas les moyens d’en faire bon usage”. ».

(Clerc, Olivier, 2021 : La grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite… et autres leçons de vie, Marabout, pp. 106-107)

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Cette histoire, faisant écho à l’histoire du cocon et du papillon, illustre la sagesse nécessaire pour savamment gérer son argent. Pour Olivier Clerc, auteur de ce récit, l’Indien « donne la priorité aux qualités intérieures – force, courage, intelligence, leadership, amour, débrouillardise, esprit d’entreprise et j’en passe – et voit dans les moyens et acquis matériels la concrétisation ou le reflet extérieur de ces qualités-là » (Clerc, Olivier, 2021 : La grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite… et autres leçons de vie, Marabout, pp. 107-108).
Si l’argent peut donc certes être utile et honorable, au slogan « L’argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue », cette histoire semble rétorquer que l’argent pourrait parfois nuire au bonheur : « L’argent peut être un frein au bonheur » :

« J’ai la conviction que nous gagnerions en qualité de vie à perdre moins de temps dans le superflu dont les décharges publiques débordent pour passer plus de temps à vivre, simplement pour que d’autres puissent simplement vivre. De l’ouvrier à l’homme d’affaires, nous renonçons à vivre notre liberté pour gagner de l’argent. » (Rabhi 2021 : 66)

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