Rebondir sur l’échec

par | Fév 14, 2024 | 0 commentaires

Références:

Colantonio, Fred

Rebondir sur l’échec : pour mieux réussir

L’attitude des Héros

2018

Résumé

Cet ouvrage recèle de petits trésors de résilience et d’exemples de personnalités ayant fait preuve d’une singulière résilience, parmi lesquelles :

    • Nelson Mandela (2018 : 31), devenu le premier président noir d’Afrique du Sud après 27 années de prison, ou Abraham Lincoln (2018 : 34), devenu président des Etats-Unis après de multiples échecs électoraux ;
    • Ray Charles, Stevie Wonder, Andrea Bocelli et Gilbert Montagné, qui ont en commun d’être des chanteurs malvoyants et d’avoir finalement excellé grâce à leur invalidité (2018 : 34) ;
    • Elon Musk, James Dyson ou Steve Jobs (2018 : 126), tous trois écartés des sociétés qu’ils avaient eux-mêmes créées (2018 : 39-41) ;
    • Edgar Grospiron (2018 : 28), champion olympique de ski de bosses, ou Anthony Ervin (2018 : 165), champion olympique de natation, revenant sur le devant de la scène après une longue traversée du désert ;
    • Etc.

Ces exemples amènent l’auteur à anticiper, en introduction à son ouvrage, ce constat général : « Plus encore que l’amour, l’épreuve de l’adversité est peut-être l’état qui nous relie le plus aux autres, parce que nous sommes toutes et tous concernés un jour ou l’autre » (2018 : 17).

Bien qu’un peu fouillis, la réflexion est organisée en trois volets : une dissection de l’échec ; les réactions face à l’échec ; les « ressorts pour rebondir ».

La première partie, consacrée à la dissection de l’échec, vise à comprendre ce qui a pu conduire à ou produire la crise (nous sommes parfois responsables des crises qui surviennent), mais également aux réactions qui peuvent l’aggraver (cf. plus bas la « spirale infernale »).

Dans la seconde partie, consacrée aux réactions face à l’échec, l’auteur encourage à considérer l’échec non pas comme une épreuve stérile mais comme, avec une pointe d’humour, un cadeau déguisé, un enseignement, un essai, une étape, une opportunité ou encore une seconde chance, etc. Il évoque à ce propos le concept de sérendipité (2018 : 87), à savoir la capacité à trouver quelque chose qu’on ne cherchait pas.
Plus généralement, il s’agirait de passer d’une spirale négative de l’échec à une attitude constructive. Concernant la première, l’auteur identifie sept manifestations (2018 : 108-119) :

1. L’échec remet en question qui nous sommes
2. L’échec nous isole
3. L’échec ternit notre vision du monde
4. L’échec nous fait baisser les bras
5. L’échec nous fait fuir
6. L’échec nous fait peur
7. L’échec nous paralyse

À titre de contre-exemples, la liste des personnalités ayant réussi en dépit d’un échec scolaire semble interminable : Richard Branson (Virgin), Mark Zuckerberd (Facebook), Steve Jobs (Apple), Bill Gates (Microsoft), Ingvar Kamprad (Ikea)… L’auteur observe qu’une des raisons de l’échec, et surtout de s’y enliser – ce qui n’est pas le cas de ces personnalités –, serait le biais de confirmation d’hypothèse : « Par nature, nous avons tendance à accorder plus de poids aux éléments qui vont dans le sens de ce que nous croyons déjà. […] Ainsi, il nous arrive d’être incapables de reconnaître un échec parce que nous recherchons à tort ce qui aurait pu nous donner raison, même dans l’erreur » (2018 : 94-95). Ce biais conduirait aux prophéties autoréalisatrices.

En parallèle, l’auteur préconise les étapes d’une attitude constructive, en précisant qu’« à aucun moment cette attitude ne préserve de l’échec. […] Elle n’empêche ni les revers ni leurs conséquences. Mais adopter une attitude constructive en cas d’échecs les rend surmontables » (2018 : 121). Les sept étapes sont :

1. Nous ne sommes pas les échecs qui nous arrivent.
2. Nous sommes responsables de nos réactions face à l’échec.
3. Nos vies sont une somme d’essais-erreurs.
4. L’échec est une répétition.
5. Nous ne sommes pas parfaits : l’échec est un ingrédient de notre évolution.
6. L’échec est une ressource utile.
7. Nous sommes acteurs de notre réussite : l’échec en est le carburant.

Ainsi, apprendre de l’échec et rebondir dépendent de ce que l’on fait de l’échec :

« Apprendre de nos échecs demande de nombreuses qualités, parmi lesquelles l’humilité, la lucidité, la détermination qui font partie du terreau pour nous faire grandir. L’humilité est nécessaire pour nous remettre en question en laissant notre égo de côté. La lucidité intervient pour nous aider à porter un regard différent sur ce qui nous est arrivé. La détermination nous pousse à nous reprendre en main et nous remettre en chemin malgré la chute. » (2018 : 137)

Or, un échec nous transforme : nous acquérons de l’expérience ; si nous ne sommes pas dans le déni piloté par l’ego, nous pouvons identifier des points de vigilance qui nous permettront de prévenir de futurs échecs : « Échec et réussite sont deux faces d’une même pièce : si chaque médaille a son revers, derrière chaque revers, il y a une médaille à aller chercher » (2018 : 143).

La troisième partie invite à rebondir après l’échec en proposant les « ressorts pour rebondir ». Il s’agirait plus précisément de passer de la « spirale négative » évoquée plus haut à une attitude constructive, qui nécessiterait de changer son système de croyance :

« […] L’échec n’est pas absolu, il est relatif. Il n’est pas permanent, il est temporaire, il n’est pas opposé à la réussite, il fait partie du processus. » (2018 : 154)

Il faudrait même aller chercher l’échec, sortir de sa zone de confort, bons moyens d’apprendre et de progresser : « […] L’échec fait non seulement partie de notre apprentissage, mais il s’agit d’un passage obligé pour notre progression. L’échec n’est pas une fin en soi, mais un moyen d’évoluer » (2018 : 170).

En conclusion, l’auteur revient finalement sur la question de la lucidité :

– savoir se remettre en question ;
– savoir quand abandonner et quand faire preuve de détermination ;
– faire preuve de lâcher-prise permet parfois d’avancer, comme l’abnégation (entêtement dans le lâcher-prise ; sacrifice démesuré) empêche parfois de passer à autre chose.

La sagesse de la résilience consisterait ainsi à différencier résistance et détermination, en gardant toujours à l’esprit qu’« en cas de succès comme en cas d’échec, c’est la leçon que nous tirons de l’expérience qui est importante » (2018 : 139).

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