Respire !

Références:
Ankaoua, Maud
Respire ! Le plan est toujours parfait
Eyrolles
2020
Résumé
En quelques mots, ce roman relate l’histoire de Malo, jeune cadre dynamique envoyé à Bangkok pour redresser la société XSoftware. Sur place, prit de maux de têtes lancinants, il consulte un ami médecin, et découvre au détour d’une conversation qu’il présente une maladie incurable qui le condamne à mourir dans tous prochains mois.
Alors qu’il est décidé à mettre fin à ces jours (le canon d’un revolver sur sa tempe), Mme Phueng, femme de ménage de la société XSoftware, interrompt son geste définitif et lui offre un marché : le payer 3000 euros par jour pendant 30 jours, pour qu’il fasse ce qu’elle lui demande.
S’engage alors une série d’aventures où Malo, en dépit de sa mort prochaine, va peu à peu découvrir une série de leçons de vie, outre celle de prendre conscience de la mort.
Nos pensées façonnent nos émotions et notre univers
Notre réalité résulterait principalement de nos pensées. Mais nous aurions tendance à ignorer que nous créons notre monde par nos croyances, tellement celles-ci seraient ancrées au plus profond de nous-mêmes. Ainsi, on ne verrait que ce que le croirait (vs je ne crois que ce que je vois) : ce que l’on verrait serait la conséquence de nos croyances.
Or, nos pensées seraient aussi à l’origine de nos émotions. Dans les faits, une émotion aurait pour fonction de livrer un message, de signaler un décalage entre une situation que l’on considérerait comme normale et la situation vécue. Elle serait une clé pour comprendre ce que nous vivons : tristesse, joie, peur, colère… Elle serait donc vitale, ni positive, ni négative. Le problème apparaîtrait lorsque cette même émotion deviendrait disproportionnée :
« Un simple mail peut provoquer une émotion, mais celle-ci est imprégnée de nos différentes pensées à propos de son contenu. […] Les émotions ne posent problème qu’à partir du moment où notre réaction est disproportionnée par rapport à la situation et qu’elle entraîne des comportements inadaptés. Dans ce cas, nous perdons nos moyens au lieu de les décupler car nous analysons mal de danger ! » (Ankaoua 2020 : 119)
Derrière ses propos, il y aurait l’idée nous aurions la possibilité de choisir nos comportements face aux diverses situations vécues, avec pour principe d’affamer nos pensées négatives et de nourrir nos pensées positives (conte des deux loups) :
« Ne laisse pas les petits tracas grignoter ta vie, focalise ton attention sur tes priorités : est-ce que ce qui te tracasse aura de l’importance dans cinq ans ? Si tel n’est pas le cas, ne t’y attarde pas plus de cinq minutes. » (Ankaoua 2020 : 297)
Nous réagirions donc aux évènements non pas tels qu’ils seraient, mais en fonction de nos croyances, qui esquisseraient l’univers tel que nous verrions. Conformément à certains principes de la physique quantique, notre réalité ne serait finalement qu’une projection de nos pensées : « Nous ne vivons pas la réalité, mais notre réalité. La souffrance est liée à notre façon de percevoir ce qui nous arrive » (2020 : 44). Ainsi, plutôt que de se trimbaler notre passé, Mme Phueng invite à le poser « comme une pierre sous tes pieds et sers-t’en comme d’un trépied pour monter plus haut vers tes rêves et inspirer des autres » (2020 : 47).
En conclusion, « si tu souhaites vivre une autre expérience, il suffit que tu demandes à voir autrement et que tu changes les filtres que tu plaques sur tes perceptions » (Ankaoua 2020 : 214).
La résilience se développe
Quelles que soient les épreuves, on pourrait soit se concentrer soit sur ce que l’on perd, soit sur ce que l’on gagne : « Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité alors qu’un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté » (2020 : 45).
Mme Phueng considère ainsi que, face aux adversités, il existerait trois types de comportements. Le premier groupe de personnes serait des victimes qui se lamentent. Le deuxième groupe comprendrait qu’un cadeau serait contenu dans chaque obstacle de la vie. Le troisième groupe, enfin, serait très rare : « Ces gens ne savent pas si ce sera demain, dans un an, dans cinq ans, ou même le dernier jour de leur vie, mais elles ont la certitude qu’elles diront un jour “Merci”, parce qu’elles sont sûres que tout ce qui leur arrive est un acte d’amour délivré par quelque chose de plus grand qu’eux » (2020 : 47) :
« J’ai appris qu’au-delà de ce que je vois et de ce que je comprends, si un évènement intervient dans ma vie, c’est pour en faire quelque chose pour moi et pour d’autres personnes. Si une barrière bloque mon chemin, c’est pour me rendre plus fort, pour me permettre de dépasser les obstacles, pour me forcer à élever mes compétences, et peut-être même m’aider à servir des gens qui ont vécu la même difficulté.
Tout ce qui nous arrive est une opportunité pour créer ! » (2020 : 307)
Il y a donc la résistance, les lamentations et l’amertume d’un côté, et l’accueil, l’acceptation et l’amour de l’autre. Or, « parfois lâcher prise est un acte plus puissant que se défendre ou s’accrocher » (Eckhart Tolle, 2020 : 211).
Plutôt que de recherche le bonheur, il faudrait rechercher la paix
Tout un chacun aura son lot d’aléas, de malheurs, de défis. L’essentiel de notre vécu dépendra donc des pensées que l’on associera à ces événements et finalement la réponse qu’on y apportera.
Or, croire que le bonheur serait atteint lorsqu’il n’y aurait plus de malheurs serait un mirage, voire une duperie : à chaque fois que l’on pourra croire que l’on est sorti des ennuis, un nouveau problème pointera à l’horizon… Non seulement le bonheur se trouverait ici et maintenant, mais il y aurait quelque chose au-delà du bonheur, plus profond que le bonheur :
« En choisissant de nous relier à cette immensité, nous plongeons dans les profondeurs de ce qui est déjà là : la paix, au-delà de l’apparence et des tumultes de surface. Chaque évènement de notre vie devient une invitation à transcender ce leurre. […] Ouvrir son cœur aux pires moments de notre vie, même aux gens les plus renfrognés… même à la mort… c’est le seul moyen d’être en paix. » (Ankaoua 2020 : 217)
Trouver la paix permettrait d’accueillir les événements avec l’idée que nous ferions partie d’un tout « parfait », que nous serions reliés les uns aux autres, que nous ne formerions qu’un. Différents outils (de résiliences) sont proposés, basés précisément sur la prise en main de ses pensées :
– « Lorsque ton égo te fera croire le contraire, compense en agissant doublement dans l’autre sens. [Par exemple], lorsqu’une personne m’agace, je prends le temps de ressentir de l’amour et lui envoie deux belles pensées. Tu verras : comme par magie, tu trouves la paix en toi, cet alignement parfait, cette joie profonde. Et toutes tes décisions qui en découlent amènent des miracles » (Ankaoua 2020 : 213).
– « Pardonne aux autres non pas parce qu’ils méritent le pardon, mais parce que, toi, tu mérites la paix » (Christophe André, 2020 : 243).
En conclusion, le bonheur et la paix se trouveraient dans un amour inconditionnel, ayant pris conscience que l’on ferait partie d’un tout parfait : « Le bonheur, c’est la seule chose que l’on peut donner sans l’avoir mais c’est en le donnant qu’on l’acquiert » (Voltaire, 2020 : 279). L’amour inconditionnel serait ainsi la clé de voûte du bonheur et de la paix :
« Rien dans la nature ne vit pour lui-même. Les rivières ne boivent pas leur eau. Les arbres ne mangent pas leurs fruits. Le soleil ne brille pas pour lui-même. Vivre les uns pour les autres est la loi de la nature. » (auteur inconnu, cité par Ankaoua 2020 : 115)
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