Les deux loups
Un soir, au coin du feu, alors qu’un petit garçon était très en colère contre un ami qui s’était montré injuste envers lui, son grand-père Cherokee lui raconta l’histoire de la bataille intérieure à chaque être humain :
– Mon fils, il y a une bataille entre deux loups à l’intérieur de chacun d’entre nous et tous deux veulent avoir le dessus.
L’un est le Mal. C’est la colère, l’envie, la jalousie, la tristesse, le regret, l’avidité, l’arrogance, la honte, le rejet, l’infériorité qui poussent à la supériorité, au mensonge, à la fierté et à la vanité (égo).
L’autre est le Bien. C’est l’amour, la joie, la paix, l’espérance, la sérénité, l’humilité, la gentillesse, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi.
Le petit fils songea longuement à cette histoire et finit par demander à son grand-père :
– A la fin, grand-père, lequel des deux loups l’emporte ?
Le vieux Cherokee répondit avec simplicité :
– Celui que tu nourris. Celui que tu décides de nourrir dans ton cœur.
Auteur inconnu
Commentaires
Cette légende, attribuée au peuple amérindien, porte sur un conflit intérieur universel : la bataille incessante entre les pensées négatives, nourries par la peur, et les pensées positives, nourries par l’amour :
« Par le choix que nous faisons de nos pensées, de nos émotions et de nos attitudes, nous oscillons de facto entre la construction de notre enfer et celle de notre paradis. » (Piccard 2014 : 302)
Or, lorsque la colère et la haine prennent le dessus, il devient difficile de penser raisonnablement : « Quand la raison finit, la colère commence » (le 14ème Dalaï Lama). De plus, la colère est rarement adressée à la bonne personne, proportionnée et au bon moment. Et « rester en colère, c’est comme saisir un charbon ardent avec l’intention de le jeter sur quelqu’un ; c’est vous qui vous brûlez » (Bouddha) : c’est comme avaler soi-même du poison et désirer que l’ennemi en meure.
Cette légende, en conclusion, invite à cultiver les pensées positives en lieu et place des pensées négatives. Cela passe par la musique que l’on écoute, les films que l’on regarde, les livres que l’on lit, les propos que l’on tient (notamment concernant les absents), l’écoute que l’on pratique et les pensées que l’on cultive, par exemple à l’aide de la méditation :
« […] si nous parvenons à ne pas avoir de “ruminations” négatives envers quelqu’un, parfait ! Si cela arrive (et cela arrive !), tâchons qu’elles soient modérées et cultivons par exemple le réflexe de faire autre chose pour diriger ailleurs notre pensée et la focaliser sur un autre objectif : il ne sert à rien de faire tourner en boucle nos pensées jalouses, hargneuses, haineuses, etc. » (de Saint Cyr 2016 : 91)
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