Le mendiant et la mort du roi

À la mort d’un roi, la cour entière se lamenta autour du trône laissé vide. Un mendiant s’avança pourtant et s’y installa.
La souveraine, choquée, ordonna aussitôt à ses gardes d’arrêter le pauvre homme. Mais ce dernier objecta :
– Je suis bien au-dessus du roi !
– Comment peux-tu affirmer une chose pareille ?, s’exclama la veuve. Au-dessus du roi, il n’y a que le prophète.
– Je suis bien au-dessus du prophète !, poursuit le mendiant.
– Comment oses-tu ? Au-dessus du prophète, il n’y a que Dieu !
– Je suis au-dessus de Dieu !
– Blasphème ! Au-dessus de Dieu, il n’y a rien !
– Justement, je ne suis rien…

Auteur anonyme

Commentaires

Ce conte est une allégorie de l’insignifiance de l’ego, pour soi-même comme pour les autres : tout être, aussi puissant soit-il, ne serait finalement rien ; tout être, aussi insignifiant soit-il, serait finalement tout, au-delà même de son existence terrestre.