L’illumination
« Milarepa avait cherché l’illumination partout, sans trouver aucune réponse – jusqu’au jour où il vit un vieil homme descendant lentement un chemin de montagne avec un sac très lourd. Immédiatement, Milarepa sentit que ce vieil homme connaissait le secret qu’il cherchait désespérément depuis tant d’années.
“Vieil homme, s’il te plaît, dis-moi ce que tu sais. Qu’est-ce que l’illumination ?”
Le vieil homme lui sourit un instant, puis déchargea ses épaules de son fardeau et se redressa.
“Oui, j’ai compris ! cria Milarepa. Je te serai reconnaissant à jamais. Mais s’il te plaît, encore une question. Qu’y a-t-il après l’illumination ?”
Souriant à nouveau, le vieil homme ramassa son sac, le plaça sur ses épaules, l’y mit en équilibre et continua sa route. »
(Millman 1998 : 224)
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Cette histoire est contée dans Le guerrier Pacifique, où l’un des deux principaux protagonistes, surnommé Socrate, commente ainsi son récit :
« L’illumination n’est pas quelque chose que l’on atteint, Dan, c’est une réalisation. Lorsque tu te réveilles, tout change et rien ne change. Si un aveugle se rend soudain compte qu’il peut voir, le monde a-t-il changé ? » (Millman 1998 : 225)
Le second protagoniste, Dan, après une longue retraite au sommet d’une montagne, revient sur ces propos :
« […] Je savais que tout avait changé, mais rien n’avait changé.
Je vivais encore une vie humaine ordinaire avec des responsabilités humaines ordinaires. Il me fallait réussir à mener une existence heureuse et utile dans un monde qui acceptait mal quelqu’un que ne motivait plus aucune quête ni aucun problème. J’appris qu’un homme heureux sans raison peut taper sur les nerfs des gens ! En de nombreuses occasions, je commençais à comprendre et à envier les moines qui s’installaient dans des grottes isolées. Mais j’étais allé dans ma grotte. L’époque durant laquelle j’avais reçu s’achevait ; il était temps pour moi de donner. » (Millman 1998 : 245)
L’illumination, telle que décrire par Dan Millman, serait la capacité permanente à percevoir le monde avec un amour universel, à s’être complètement défait de son égo et de ses peurs, à être en permanente méditation, à observer le monde en paix : le fardeau de la vie pèserait toujours aussi lourd ; seule l’attitude de celui qui le porte aurait changé.
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