L’amour universel
« Une sainte femme marchait au bord d’un précipice. À quelques cent mètres au-dessous d’elle, elle vit une lionne morte, entourée par ses petits qui pleuraient. Sans hésiter, elle sauta de la falaise pour qu’ils aient à manger. »
(Millman 1998 : 232)
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Cette histoire est contée dans Le guerrier Pacifique, où l’un des deux principaux protagonistes, surnommé Socrate, décrit l’illumination comme la capacité permanente à percevoir le monde avec un amour universel, à s’être complètement défait de son égo et de ses peurs, à être en permanente méditation, à observer le monde en paix : le fardeau de la vie pèserait toujours aussi lourd ; seule l’attitude de celui qui le porte aurait changé.
En reconsidérant l’amour universel, aimer l’autre ne présupposerait-il pas d’abord de s’aimer soi-même ? Faudrait-il se sacrifier sur l’autel de l’amour universel ? Deux réponses au moins, l’une plus pragmatique, l’autre plus ésotérique, pourraient être apportées :
– La voie du milieu supposerait qu’il s’agirait non pas de se sacrifier, mais de trouver le juste équilibre entre l’amour du prochain et le respect de soi-même. Il est vraisemblable que ce juste équilibre est spécifique à chaque personne, et que pour une même personne, il évolue au fil de temps. Ainsi, pas tout le monde peut être Mère Térésa, et Mère Térésa n’a probablement pas toujours été la même.
– La conception selon laquelle le tout formerait un tout, selon laquelle l’univers ne formerait qu’un, ne pas aimer les autres comme soi-même serait ne pas s’aimer soi-même. Dès lors, aimer les autres, aimer universellement, serait la seule voie pour s’aimer réellement et complètement soi-même.
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