Le petit chat et le gros matou

par | Juil 24, 2024 | 0 commentaires

« Un gros matou voyant un petit chat courir après sa queue lui demanda :
– Pourquoi cours-tu comme ça après ta queue ?
Le petit chat lui répondit :
– J’ai appris que ce qu’il y a de mieux pour un chat, c’est le bonheur et que le bonheur, c’est ma queue. Alors, je cours après elle. Quand je l’ai attrapée, je serai heureux.
– Moi aussi, mon fils, répondit le vieux chat, je me suis intéressé aux problèmes de l’univers. Moi aussi, je pensais que le bonheur était dans ma queue. Mais j’ai constaté que chaque fois que je courais après elle, elle m’échappait et que, quand je vaquais à mes affaires, elle me suivait partout où j’allais. »

(C. L. James, « On Happiness », dans To See a World in a Grain of Sand, par Caesar Johnson, cité par Dyer 2014 : 109)

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Wayne-W. Dyer évoque ce conte pour démontrer que le bonheur est l’absence de besoin d’approbation : « Ainsi, si vous recherchez l’approbation générale, et tout le paradoxe est là, la manière la plus efficace pour parvenir à vos fins est de ne pas la solliciter, de ne pas la pourchasser et de ne pas exiger la sanction de chacun. En étant en accord avec soi-même et en se référant à une image positive de soi, on recueille davantage l’approbation » (Dyer 2014 : 109-110).
Mais plus largement, dans Vos zones erronées, l’auteur tente de démontrer que les pensées limitantes mèneraient au malheur, et que s’en libérer conduirait au bonheur. On aurait ainsi tendance à repousser le bonheur au lendemain, à le poursuivre dans un avenir idéalisé, bonheur qui finalement nous échappera toujours :

« Les personnes qui admettent que les problèmes font partie de la condition humaine et pour qui l’absence de problèmes ne constitue pas la mesure du bonheur sont les êtres les plus intelligents qui existent. » (Dyer 2014 : 27)

Le bonheur serait donc à rechercher dans l’instant présent, sans lui courir après, tel le petit chat après sa queue, et sans couver l’espoir qu’il viendra après… L’auteur des Zones erronées cite ainsi un extrait de June Callwood, qui observe que « rien au monde ne rend le bonheur aussi inaccessible que le fait de se lancer à sa poursuite » (June Callwood, cité par Dyer 2014 : 346).

Tout cela sans toutefois oublier que tout le paradoxe de la vie, c’est de savoir vivre à la fois comme si on était éternel et comme si c’était notre dernier jour (conte du vagabond et du jardinier).

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