La dinde de Thanksgiving
« Ça me rappelle une histoire, dit-elle, une histoire vraie que racontait Robert, un de mes amis de Santa Cruz. Un jour, il se demanda pourquoi sa femme coupait toujours l’extrémité de la dinde de Thanksgiving avant de la mettre au four. Elle lui tranchait un bout de l’arrière-train, et il trouvait ça étrange. “C’est comme ça que ça se prépare”, lui répondit-elle. “D’accord, mais pourquoi ?” Il était intrigué, il voulait en savoir plus. “C’est comme ça qu’on fait. D’ailleurs, j’ai toujours vu ma mère préparer la dinde comme ça.” Son mari insista jusqu’à ce qu’elle appelle sa mère. Elle décrocha son téléphone. “Maman, tu sais, la dinde de Thanksgiving, pourquoi tu lui coupes le cul ?” La mère lui répondit sans hésiter : “C’est la recette.” La fille insista à son tour, mais n’obtint pas de réponse satisfaisante. Sa mère se défendait. “C’est la façon de faire, ma propre mère me l’a toujours appris comme ça.” Alors la fille décida d’appeler sa grand-mère et lui posa à son tour la même question : pourquoi fallait-il couper l’arrière-train de cette fichue dinde avant de la cuire ? “C’est comme ça que j’ai toujours fait”, répondit la grand-mère. “Pourquoi ?” “Parbleu ! Mon four était trop petit pour mettre la dinde en entier !” »
(Gounelle 2014 : 124)
Commentaires
Qui n’a pas entendu, en interrogeant une procédure, un processus, une manière de faire, cette réponse : « On a toujours fait comme ça ! ». Peur du changement, économie cérébrale, flemmardise, nez dans le guidon… autant de raisons qui ont pour effet que des pratiques désuètes restent inchangées, parfois sans conséquence, parfois avec des effets catastrophiques, comme une faillite ou une in-employabilité.
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