Les priorités

par penser.ch | Fév 26, 2021 | 0 commentaires

Se fixer ses priorités est essentiel, d’abord pour atteindre ses objectifs sans s’épuiser, ensuite pour ne pas se noyer dans des activités sans importance et enfin pour avoir du temps pour soi.
Dans l’ouvrage Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent (2005), S. Covey considère la fixation d’objectifs comme vaine si elle n’est pas suivie d’une phase de priorisation. À tel point qu’il en fait un ouvrage à part entière : Priorité aux Priorités (1995).
Recourant à la matrice d’Eisenhower, S. Covey considère le cadre II « planifier » (important mais non urgent) comme étant au cœur d’une gestion efficace.

Et sans surprise, pour réaliser les tâches du cadre II, il faut éliminer le futile (mais plaisant), élaguer, « dire non », déléguer et sabrer dans ce qui n’est pas important (qu’il soit urgent ou non), « deux types d’activités qui vous tentent » (2005 : 217) : « Rappelez-vous que vous dites, de toute façon, toujours “non“ à quelque chose. Si ce n’est pas aux apparentes urgences que vous le dites, c’est probablement aux questions les plus fondamentales, les plus importantes de votre vie » (2005 : 218).

Or, l’intérêt de la présentation de la matrice d’Eisenhower par S. Covey est le contenu de son cadre II « planifier » (important mais non urgent) : « […] relations humaines, énoncé de mission, planification à long terme, exercice, révision préventive, préparation, c’est-à-dire toutes ces choses dont nous savons qu’il nous faut les faire, mais auxquelles nous “échappons » trop souvent, simplement parce qu’elles ne sont pas urgentes » (2005 : 214). Sans compter que la « révision préventive » permet de réduire le cadre « faire »…
Plus loin, l’auteur observe que « chacune des sept habitudes se situe dans le cadre II » (2005 : 249). À titre d’exemple, la question suivante devrait devenir selon l’auteur une routine quotidienne : « Quelle activité puis-je entreprendre dans ma vie privée ou professionnelle qui, si je l’accomplis régulièrement, apporterait du changement positif dans mon existence ? » (2005 : 215).

Cependant, David Allen pointe des limites de la matrice d’Eisenhower, considérant que « “Fixer ses priorité” au sens traditionnel de se concentrer sur ses buts et valeurs à long terme ne donne pas de cadre pratique pour une grande majorité de décisions et de tâches que nous devons assumer quotidiennement » (Allen 2015 : chapitre 2).
Mais selon un principe de rétropédalage, il est possible de partir de son énoncé de mission (vision), définir sur cette base des objectifs à long terme, puis des objectifs hebdomadaires, pour finalement revoir chaque matin son emploi du temps (méthode GTD). Une bonne pratique serait ainsi de fixer, chaque fin de semaine, les priorités de la semaine suivante : « Plus vos objectifs hebdomadaires sont étroitement liés à un ensemble de justes principes et à votre énoncé de mission, plus vos progrès seront importants » (2005 : 234). Le moment idéal pour la planification hebdomadaire serait le vendredi après-midi : dresser le bilan de la semaine et planifier la semaine suivante, puis partir sereinement en week-end.