Douze piliers

par | Juin 28, 2020 | 0 commentaires

Références:

Rohn, Jim & Widener, Chris

Douze piliers

Trésor caché

2011

Résumé

Ce roman écrit à quatre mains par Jim Rohn et Chris Widener, deux compères virtuoses de la motivation et du leadership, s’articule autour de douze chapitres, dont chacun serait une forme de leçon applicable dans sa propre vie, « un domaine de réussite important » (2011 : 17).
L’histoire est somme toute assez banale : Michael, représentant de métier, frustré par sa vie professionnelle, conjugale et familiale, tombe en panne au milieu de la campagne, alors qu’il se rendait à un rendez-vous professionnel ; il part donc à pied pour chercher de l’aide ; il arrive devant une somptueuse bâtisse, ornée en façade de douze colonnes ; il y fait la connaissance d’un vieil homme, Charlie (le jardinier de M. Davis, riche propriétaire de la demeure), qui va partager avec lui les douze leçons à l’origine de la réussite de M. Davis.
Cette panne de voiture sera finalement le déclencheur d’une rencontre qui changera la vie de Michael.

1ère leçon : « Les choses ne changeront pour vous qu’à partir du moment où vous changerez »
La première leçon « est de travailler plus fort à sa personne qu’à son emploi » (2011 : 18). Cette croissance personnelle serait fondamentale, car « le succès attend celui ou celle qui croît au-delà de son niveau actuel » (2011 : 18). On retrouve ici l’un des principes de Stephen Covey, à savoir celui de l’équilibre entre production et capacité de production (équilibre P/CP).
Charlie conseille alors de travailler à son développement personnel, sans se mettre des limites inutiles (croyances limitantes) et sans se décourager (et parfois abandonner) :

« Lisez des livres, participez à des séminaires, étudiez ce que font les meilleurs vendeurs, puis mettez en pratique ce que vous aurez appris. Travaillez à l’intégration des idées à votre travail quotidien. » (2011 : 19)

Étant parvenu à réparer la voiture (problème de jauge d’essence), Charlie quitte Michael, qui reprend sa route tout en promettant de lui rendre à nouveau visite prochainement.

2ème leçon : « Vous devriez vous assurer de bien refléter ce que vous êtes intérieurement »
La première rencontre avec Charlie avait ébranlé Michael, qui réalise qu’il blâme les circonstances, au lieu de se prendre en main. Il dresse alors une liste des 10 choses qu’il sait pouvoir changer dans sa vie et s’efforce chaque jour de les travailler.
Lors de sa deuxième visite à Charlie, ce dernier partage avec lui l’importance de travailler sur trois composantes : le corps, l’âme (siège de l’intellect, de la volonté et des émotions) et l’esprit (forme de spiritualité qui transcende ce monde). Or, « ceux et celles qui prennent soin de leur santé physique négligent souvent les deux autres domaines » (2011 : 30). Certes, il ne faut pas négliger son corps (« notre seul lieu de résidence »), mais Charlie compare les trois composantes aux trois couches d’un oignon : le corps serait la première, l’âme la seconde et l’esprit le cœur de l’oignon. « Chaque partie reposant sur celle d’en dessous, elle n’a de force que si cette dernière est forte » (2011 : 31).

3ème leçon : « Pour s’assurer une relation qui s’affermit et grandit, le temps, l’effort et l’imagination doivent être convoqués constamment »
Dans la vie comme au travail, les relations seraient « responsables des hauts les plus merveilleux de la vie, autant que certains de ses bas les plus tourmentés » (2011 : 33).
Comparant le réseau (familiale, amical et professionnel) à un jardin, Charlie invite Michael à en prendre soin, en y consacrant du temps (denrée précieuse), en y mettant de l’énergie (« endurer les défauts des autres exige de l’effort ») et en y injectant de l’imagination (visualiser les relations, telles qu’elles pourraient être idéalement et originalement, puis les mettre en œuvre).

4ème leçon : « La raison principale pour laquelle nous nous fixons un objectif, c’est ce que son atteinte fera de nous »
Charlie observe que pour atteindre un objectif, il s’agit d’abord de le connaître. Il invite donc Michael à « dresser la liste des 100 choses que vous désirez accomplir avant de mourir » (2011 : 45) :

« La raison principale pour se fixer des objectifs, c’est ce que leur atteinte fera de vous, et cela sera toujours d’une valeur de beaucoup supérieure aux objectifs atteints. […] Le véritable objectif est de laisser les objectifs me transformer en une meilleure personne. » (2011 : 46)

S’il n’est pas possible d’atteindre tous les objectifs dans un court laps de temps, il serait en revanche possible d’adopter une nouvelle direction du jour au lendemain, le tout en se définissant une direction (https://penser.ch/outil3/), puis en se fixant des objectifs à court, moyen et long terme. Car pour manger un éléphant, il faut le découper en morceaux et manger un morceau par jour…

5ème leçon : « Parmi les nombreuses occasions qui se présentent chaque jour, une seule est la meilleure »
Michael prétend toutefois ne pas avoir le temps de changer de direction, ce à quoi Charlie répond : « Nous devons tous souffrir l’une ou l’autre de deux douleurs : celle de la discipline ou celle du regret. Alors que le poids de la discipline est minime, celui du regret équivaut à des tonnes » (2011 : 49).
La gestion du temps et des priorités serait donc primordiale, tant en regard de sa vie (quel serait son bilan sur son lit de mort) qu’au regard de sa journée, où il s’agirait de faire le tri entre ce qui est urgent et ce qui est important : « […] C’est exactement le piège de la gestion du temps duquel la plupart des gens se retrouvent prisonniers. Ils consacrent leur temps aux choses urgentes plutôt qu’aux choses importantes » (2011 : 51).

6ème leçon : « Évitez l’association avec des gens qui ne vous lancent aucun défi, vous ne grandirez pas. Choisissez plutôt les milieux où les attentes sont élevées et une grande performance est exigée »
En écho à la 3ème, cette leçon porte sur l’ensemble des relations : amis, famille, collègues de travail… Dans un premier temps, il faudrait évaluer l’apport de chaque relation : « […] Vous devez constamment vous poser les questions suivantes : qui sont les gens que je fréquente ? Quel effet ont-ils sur moi ? Quelle influence ont-ils sur ce que je lis, je dis et je pense ? Où me mènent-ils ? Et le plus important, quelle influence ont-ils sur ce que je deviens ? » (2011 : 55). Et question subsidiaire : « À quoi consacrons-nous ensemble notre temps ? » (2011 : 58).
Dans un deuxième temps, il serait alors possible de faire le tri parmi ses relations, en les classant en trois catégories (dissociation, association limitée ou association plus grande) : « Chaque relation constitue une association dont l’effet sur vous est positif, négatif ou neutre, par conséquent, la personne désireuse de connaître le succès doit constamment évaluer le caractère de telle ou telle relation, ainsi que la façon de l’aborder » (2011 : 59).
En d’autres termes, il faudrait s’entourer de « personnes gagnantes, des gens prospères dont la vie respecte les valeurs que vous désirez avoir et fait appel aux compétences que vous désirez acquérir et développer » (2011 : 55).
Ainsi, il est question de croissance personnelle (« Les gens prospères cherchent des relations avec d’autres personnes prospères qui les pousseront, les mettront au défi et les encourageront à devenir meilleurs », 2011 : 60), mais aussi de valeurs et d’attitude (« Les personnes prospèrent s’entourent plutôt de gens optimistes qui font montre d’une attitude positive et gagnante », 2011 : 63).

7ème leçon : « L’éducation formelle vous assurera un gagne-pain. L’autodidaxie vous vaudra de faire fortune »
Charlie invite ensuite Michael à poursuivre constamment son développement, revenant ainsi à la 1ère leçon et la 6ème leçon, qu’il complète par le développement de sa capacité autoréflexive et introspective. Il observe ainsi que « les masses “mènent une vie de désespoir tranquille et elles meurent sans en avoir jamais chanté la mélodie” » (2011 : 66).
Le développement de sa croissance personnelle passerait donc par trois composants :

« Le premier, c’est la lecture, le deuxième, c’est d’apprendre des gens prospères par observation, et le troisième consiste à s’arrêter constamment à ses propres expériences pour en apprendre ce qui a fonctionné et ce qu’il ne l’a pas fait. » (2011 : 67)

Charlie liste au passage les livres que tout en chacun devrait lire, et offre à Michael La magie de voir grand, de David Schwartz.

8ème leçon : « Un des élément-clé de l’influence sur les autres, c’est d’être perçu comme une personne talentueuse et vertueuse »
En lien avec les 3ème et 6ème leçons, Charlie fait observer à Michael, qui est un vendeur, que la vie n’est pas un vase clos : « Au contraire, elle est faite de contacts continuels. Par conséquent, la réussite dépend de l’habilité à travailler avec d’autres ou de leur contribution » (2011 : 77). Cette dimension, qui n’est pas sans rappeler les synergies de Stephen Covey, porte donc sur sa propre capacité à influencer les autres (dans le bon sens du terme) : le leadership interpersonnel.

9ème leçon : « Ce que vous devenez influencera directement ce que vous gagnerez »
L’argent serait l’un des résultats possibles du développement de sa croissance personnelle (voir 1ère, 6ème et 7ème leçons) : « Devenir millionnaire ayant exigé de la croissance personnelle, c’est pour cette raison qu’il serait possible de recommencer, au besoin » (2011 : 85), laissant entendre finalement que le développement de sa croissance personnelle serait un outil de résilience.
Charlie invite alors Michael à travailler à son compte, et pour assurer la transition, « travailler à plein temps à votre emploi et à temps partiel à votre fortune » (2011 : 87), pour pas à pas basculer de l’un à l’autre. Ce conseil, sans aller aussi loin, n’est pas sans rappeler l’une des leçons de Robert Kiyosaki.

10ème leçon : « La communication, c’est deux personnes ou plus qui travaillent ensemble pour en arriver à un terrain d’entente, et lorsque c’est fait, elles se sont positionnées pour jouir d’une puissance collective énorme »
Dans cette leçon, Charlie partage avec Michael deux secrets d’une communication réussie, à savoir l’écoute et la recherche de solutions win-win. En effet, souvent, lors des échanges, « chaque personne lutte pour que l’autre abandonne son terrain au profit du sien ; c’est un conflit de pouvoirs. Au contraire, les deux parties devraient chercher un terrain d’entente » (2011 : 93).
Parallèlement, sa propre capacité d’écoute et la disposition de l’autre à dialoguer seraient déterminantes : « Au-delà de ce que vous dites, la communication, c’est la façon de dire, le moment de le dire et la réceptivité de votre interlocuteur. […] L’autre moitié, c’est de vous assurer que vous écoutez vraiment » (2011 : 94) :

« L’élément le plus important de la communication, c’est l’écoute.
D’abord et avant tout, l’autre personne doit avoir assez de valeur à vos yeux et vous devez vous soucier suffisamment d’elle pour vouloir écouter. » (2011 : 95)

11ème leçon : « Être leader, c’est aider les autres à changer leurs pensées, leurs croyances et leurs actions pour le meilleur »
En ligne droite avec la 8ème leçon, Charlie fait observer à Michael que le leader est « celui ou celle qui a maîtrisé l’art d’influencer les autres » (2011 : 97) : « Alors que les superviseurs aident les gens à se percevoir comme ils sont, les leaders les aident à se voir mieux qu’ils sont » (2011 : 98).
Pour cela, un leader doit avoir des qualités personnelles, auxquelles il ajoute des principes fondamentaux comme l’intégrité, la confiance et le fait de disposer d’une vision :

« Le défi que pose le leadership est d’être fort mais pas rude, doux mais pas faible, faire preuve de hardiesse sans intimider, être attentionné mais non paresseux, humble mais pas timide, fier sans faire preuve d’arrogance, avoir le sens de l’humour sans verser dans la folie. » (2011 : 99)

Quant aux autres, faisant écho à l’écoute, Charlie invite à ne pas s’intéresser à ce dont on peut tirer d’eux, mais d’abord à les élever dans leur vie en général.

12ème leçon : « Laissez un héritage qui aidera les autres spirituellement, intellectuellement, physiquement et financièrement, sans oublier leurs relations. Laissez-en un qui servira d’exemple de ce que peut être une vie exceptionnelle »
Lors de sa dernière visite à Charlie, Michael apprend que ce dernier est décédé d’un cancer en voie terminale. Il lui a cependant laissé une lettre en guise d’adieu. Dans cette dernière, on pouvait lire notamment :

« Une chose que j’ai comprise, au cours de la dernière année, c’est à quel point la vie est courte.
[…] Le but de ma vie a été de vivre de telle sorte qu’elle serve ceux et celles qui me suivraient, de tracer un chemin qui permettrait à d’autres d’aller de l’avant dans leur vie plus rapidement qu’ils ne l’auraient fait s’ils l’avaient eux-mêmes tracé.
[…] Tant de gens gaspillent leur courte vie et terminent écrasés sous le poids du regret.
[…] Gagner sa vie ou en concevoir une. Nombreux sont ceux qui consacrent leur vie à s’assurer un gagne-pain.
[…] Vivez une vie qui aidera les autres spirituellement, intellectuellement, physiquement et financièrement, sans oublier leurs relations.
[…] Laissez les autres vivre une vie sans trop d’importance, débattre de choses sans importance, se plaindre des petites blessures et abandonner leur vie entre les mains de quelqu’un d’autre, mais ne faites pas comme eux.
[…] Donnez de vous-même, sacrifiez-vous pour le bien des autres, prenez le temps de les aider et de les enseigner. Soyez patient, aimant et loyal. » (2011 : 108-110)

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